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Place de Mai

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Devoir de mémoire : la génération H.I.J.O.S

reprend le flambeau

 

Ils s’appellent Nahuel, Paula, Celeste, Nadia ou encore Marina. Ils sont jeunes et font partie de l’organisation H.I.J.O.S en Argentine : « Enfants » en espagnol et acronyme d’Enfants pour l’Identité, la Justice, contre l’Oubli et le Silence. L’organisation qui voit le jour en 1995, rassemble des enfants de disparus ou de survivants de la dernière dictature civico-militaire argentine (1976-1983). Ensemble ils se mobilisent pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à leurs parents disparus et leur rendre justice.

 

Leur devise : « S’il n’y a pas de justice, il y a l’escrache ! ». Ce mot difficilement traduisible en français fait référence aux manifestations menées jusqu’au domicile des tortionnaires  de la dictature et leurs complices toujours en liberté. Banderoles, mégaphones, slogans et chants protestataires… Le procédé de l’escrache fonctionne comme une condamnation sociale qui consiste à transformer la maison du génocidaire en sa propre « prison ». « Alertez, alertez les voisins, qu’au-dessus de chez eux vit un assassin ! » scandent en chœur les manifestants en pointant du doigt la fenêtre de la personne visée. Cette technique commence dans les années 90, une période marquée par l’impunité sous le président Carlos Menem qui fait voter une série de lois d’amnistie à l’encontre des responsables militaires. H.I.J.O.S. s’est ainsi rendu en 2006 au domicile du dictateur Jorge Rafael Videla, à Buenos Aires.

 

Leur local, baptisé  « casa de la militancia » - la « maison de la militance » en français -  se trouve dans un ancien centre de torture et de détention : l’Ecole Supérieure de Mécanique de la Marine (ESMA), située au nord de Buenos Aires, où environ 5000 personnes ont été détenues. Cet endroit sinistre a été transformé en 2004 en un musée de la mémoire. C’est ici que fonctionnait l’une des maternités clandestines de l’armée pendant la dictature. Les femmes enceintes – la plupart des militantes politique opposées au régime – étaient séquestrées et accouchaient en captivité. Les militaires ou sympathisants du régime s’appropriaient illégalement les enfants et leur donnaient une fausse identité avant de faire disparaître les mères.

 

Environ 500 enfants ont été volés de la sorte. Aujourd’hui, 119 ont pu être identifié grâce aux recherches des Grands-mères de la Place de Mai mais aussi au travail d’H.I.J.O.S qui a mis en place la commission « Hermanos » - « Frères » en français - pour récolter des témoignages et enquêter sur le vol des enfants.

A partir de 2003, le président Nestor Kirchner puis son épouse Cristina, ont rouvert les procès contre les hauts militaires et ont placé le processus de « Mémoire, Vérité et Justice » au cœur de leur politique d’Etat.

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